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Gendarmenmarkt

Gendarmenmarkt Berlin

Le gens d’armes – Markt

Depuis 1688 déjà, cette place est une des plus impressionnantes de Berlin. A l’époque, Berlin est un village prussien. Tour à tour Lindenmarkt, Friedrichstädtischer Markt et Neuer Markt, c’est à la fin du 18ème siècle que la place prend le nom Gendarmenmarkt, suite au stationnement du régiment de “gens d’armes” de 1736 à 1782. Au cœur du quartier de Friedrichstadt, la place fut bâtie à la fin du 17ème siècle d’après les plans de Johann Arnold Nering. Sous Friedrich der Große, un siècle plus tard, la place prend la forme qu’on connaît aujourd’hui.

Dans le secteur soviétique après la Seconde guerre mondiale, puis à Berlin-Est à partir de 1949, la place a été rebaptisée “Platz der Akademie” en 1950 à l’occasion du 250ème anniversaire de l’Académie des sciences. Fortement endommagée par les bombardements de la Seconde guerre mondiale, c’est à la fin des années 1970 et surtout après la réunification des deux Allemagnes que la place est enfin restaurée. En 1991, elle redevient le Gendarmenmarkt.

Terre d’asile des huguenots

En 1685, Louis XIV révoque l’Édit de Nantes qui garantissait aux protestants le libre exercice de leur religion en France depuis 1598. Pour les protestants français, l’Édit de Fontainebleau représente la fin de la liberté de culte. Désormais, ils s’exposent aux persécutions du pouvoir monarchique. Le Grand Electeur de Prusse, Friedrich III, y répond par l’Édit de Potsdam et propose aux protestants français une terre d’accueil à Berlin et dans le Brandebourg. Aidés par un comité chargé d’organiser leur émigration – les protestants français venaient des quatre coins de France : Ile de France, Anjou, Poitou, Languedoc et Metz – beaucoup vont suivre cet appel : 20.000 s’installent dans le Brandebourg, 6.000 à Berlin.

Un atout considérable pour la Prusse. La culture, la science et l’économie prussiennes vont profiter du savoir-faire des huguenots. La natalité aussi, puisqu’au début du 18ème, un cinquième des Berlinois sont d’origine huguenote. Ils bâtirent en effet une communauté prospère dans le quartier de Friedrichstadt, contribuèrent à la modernisation de la région rurale qu’était Berlin-Brandebourg à l’époque. En échange, ils profitèrent de nombreux privilèges comme le droit de conserver leur langue, de pratiquer leur culte et des allègements fiscaux. En signe de protestation contre l’occupation de la Prusse par les troupes napoléoniennes en 1806, ils renoncèrent au français pour l’allemand. Intégration réussie !

Un succès qui fit des jaloux. Le français était en effet la langue des nobles, que la plupart des artisans berlinois ne parlaient pas. Aujourd’hui, beaucoup d’expressions berlinoises trouvent pourtant leur origine dans le français parlé par les huguenots comme cette fameuse spécialité – la Bulette.

Le Gendarmenmarkt aujourd’hui

Aujourd’hui, la place est au cœur du Berlin touristique, un lieu à voir selon le Routard, un passage obligé de la visite guidée des “incontournables”. Que reste-t-il des huguenots aujourd’hui ? Le Französischer Dom, c’est sûr, et le Musée des huguenots qu’elle abrite depuis 1935, étapes de la visite guidée Berlin et les Français.

Le Gendarmenmarkt, c’est aussi un des plus beaux marchés de Noel de Berlin de fin novembre au 31 décembre, de nombreux restaurants et cafés, une salle de concert, le Schauspielhaus et de nombreux concerts spontanés l’été. Une place pleine de vie !

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