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Le monument Georg Elser

On pourrait passer devant sans le voir ! Entre les arbres et les lampadaires, le monument érigé en souvenir de Georg Elser en 2011 est discret. Il s’agit d’un profil du menuisier, de 17 mètres de haut, œuvre de l’artiste Ulrich Klages. Placé dans la Wilhelmstraße non loin de l’emplacement du bunker d’Hitler et de celui de sa chancellerie, photos et citations à l’appui, il rappelle que le premier attentat commis contre Adolf Hitler fut l’œuvre d’un menuisier originaire de Königsbronn.

Un menuisier contre le régime nazi

Mémorial Georg Elser, BerlinGeorg Elser est né en 1903 à Hermaringen dans le Württemberg. Après une formation de menuisier à Königsbronn, il commence son compagnonnage en 1925 entre Tettnang, Manzell, Constance et Meersburg dans le Baden-Würtemberg, Bottighofen en Suisse. Ouvrier, il vote pour le parti communiste allemand jusqu’en 1933 et contrairement à beaucoup, il ne salue pas l’arrivée de Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933. Il refuse de faire le salut hitlérien, pourtant obligatoire et ne participe pas aux retransmissions publiques des discours d’Hitler à la radio.

Après les accords de Munich en 1938, où les puissances occidentales cèdent les Sudètes – cette partie de l’ancienne Tchécoslovaquie peuplée par une minorité allemande – à l’Allemagne, Elser comprend qu’Hitler n’en restera pas là. Adolf Hitler l’avait annoncée, la « conquête de l’espace vital », aux généraux dès le 3 février 1933 et à la population allemande. La propagande du NSDAP des années 20 reposait entre autres sur la négation du traité de Versailles, signé en 1919, rendant l’Allemagne responsable du premier conflit mondial, lui imposant les réparations et la perte de nombreux territoires. Le gouvernement nazi réarme dès 1935, réintroduit le service militaire obligatoire et le ministère de l’aviation de Hermann Göring devient celui de l’armée de l’Air.

L’attentat du 8 novembre 1939

Georg Elser voulait « éviter la guerre ». Il sait qu’elle est pourtant « inévitable ». Elser est alors résolu et part à Munich le 8 novembre 1938 pour trouver un lieu propice. Chaque année, Hitler prononce un discours dans la brasserie Bürgerbraükeller pour commémorer le putsch raté de 1923, début de la soi-disant « conquête du pouvoir » selon la propagande nazie.

Déterminé à assassiner Hitler en ce lieu un an plus tard, Elser rentre à Königsbronn et prépare une bombe. Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht envahit la Pologne, c’est le début de la Seconde guerre mondiale. Elser veut alors « éviter un bain de sang » et place dans la bombe dans la brasserie quelques jours avant la venue d’Hitler. Contre toute attente et malgré la guerre, Hitler se rend à Munich le 8 novembre, s’adresse à ses partisans mais abrège son discours car il est attendu à Berlin. La bombe explose mais Hitler a déjà quitté la salle.

Elser aussi, mais il est rattrapé à la frontière germano-suisse et remis à la Gestapo. Les nazis ne croient pas à l’acte d’un menuisier mais à un coup des services secrets britanniques. Elser est déporté à Sachsenhausen, puis à Dachau en janvier 1945, où il sera assassiné un mois avant la capitulation sans condition.

Georg Elser et l’Histoire

Diffamé, présenté comme un collaborateur de la Gestapo par des déportés ou comme un agent des services secrets britanniques, ce n’est que dans les années soixante que les historiens allemands s’intéressent à Elser et surtout, ont accès aux procès-verbaux des interrogatoires de la Gestapo. Les recherches sur Elser s’intensifient dans les années 80 et 90. Aujourd’hui, plus aucun doute : Elser a agi seul et voulait éviter la guerre.

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